Nutrition
Pourquoi Monsieur maigrit et pas moi ?
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Pour moi, « perdre 2 kg » rime avec « parcours du combattant », alors que, pour mon cher et tendre, c’est les doigts dans le nez ; grande injustice, tu me diras… Essayons de comprendre ce phénomène avec les explications du Dr. Séjean.
Quelles sont les différences entre nous Dr. Séjean ?
1. Les kilos de madame et de monsieur
Le corps de la femme, avec 18 à 25 % de masse adipeuse, est plus gras que celui de l’homme, qui n’en présente que 10 à 15 %.
La femme a généralement une silhouette de type gynoïde, « en amphore », liée à la présence d’amas adipeux au niveau des cuisses et des hanches. Cette graisse de réserve, que l’on nomme communément « cellulite », permet la reproduction, même dans les conditions de disette extrême ; c’est pourquoi il est si difficile d’en venir à bout.
Chez monsieur, les rondeurs sont situées essentiellement au-dessus du nombril, résultat d’un bon coup de fourchette ! Mais attention, la graisse amassée dans la partie supérieure du corps est préjudiciable à une bonne santé cardiovasculaire.
2. Facteur héréditaire
L’hérédité pèse lourdement sur les hanches et les cuisses. Les culottes de cheval se transmettent de mère en fille, mais aussi de grand-mère à petite-fille !
Chez l’homme, là encore, l’héritage familial est important. Certaines familles de personnes fortes ont une longévité exemplaire, sans cancer, ni pathologie cardiovasculaire notoire, alors que d’autres, au contraire, accumulent les maladies de surcharge comme la goutte, le diabète, ainsi que les infarctus ou les congestions cérébrales. Il est temps de vous interroger sur vos ancêtres, c’est peut-être une excellente motivation.
3. Raisons hormonales
Soumis à une imprégnation hormonale excessive, le corps de la femme a un rendement médiocre. À calories égales, il brûle beaucoup moins. C’est le cas lors de la grossesse, la puberté ou la ménopause ; périodes déroutantes dans la vie d’une femme, où les prises de poids sont incontournables si l’on n’y prend pas garde.
Au moment de la ménopause, le ventre, la poitrine, les bras et le dos s’alourdissent, les carences hormonales provoquent une prise de poids dans la partie supérieure du corps de la femme, qui se masculinise en quelque sorte, alors que, paradoxalement, les amas cellulitiques des cuisses diminuent.
L’homme peut, comme la femme, afficher un poids excédentaire, mais, non soumis au cycle hormonal, il est grandement favorisé dans sa quête d’amaigrissement. Nos conjoints maigrissent toujours plus vite et malgré de multiples écarts !
4. Poids et mensurations ne vont pas forcément de pair
C’est une particularité toute féminine.
Quelques couples viennent me consulter d’un commun accord. Au bout de quinze jours, le mari est ravi de ses deux kilos perdus, voire plus, tandis que sa femme, qui a suivi le même régime, avec souvent plus d’assiduité, affiche toujours le même poids. Mais pas la même taille, car elle a perdu de la graisse, donc du volume, mais a gardé dans ses tissus plus d’eau que son époux ; hormones obligent !
C’est pour cela que je prends à chaque consultation mon mètre de couturière pour mesurer le tour de taille, de ventre et de hanches. Cela permet de garder le moral lorsque la balance n’affiche qu’un déficit de 500 g. Les centimètres qui ont disparu mettent un sacré baume au cœur ! Une perte de 2 cm au niveau de la taille correspond en réalité à la fonte de 2 kg de graisses « pure ». Mais, comme la nature a horreur du vide, la graisse envolée est vite remplacée par de l’eau !
Si l’on pèse une bouteille d’eau, elle affichera 1,5 kg, c’est son poids, mais, en termes de volume, ce kilo d’eau, harmonieusement répandu dans le corps, n’ajoute à la silhouette que quelques millimètres de plus. Il est donc inutile de monter tous les jours sur la balance, la perte de poids ne s’inscrit parfois qu’après une ou plusieurs semaines de régime assidu.
Guetter incessamment l’aiguille des kilogrammes est la meilleure façon de tout abandonner, par dépit. Le suivi médical ou celui de la diététicienne sont, dans ce cas, un excellent remède contre le découragement.
Docteur en médecine, diplômée de nutrition et psychosomatique.
Ses ouvrages : « Mince ! Un régime créole », « La diététique créole : positiver, bouger et bien manger » et « Diététique soleil »
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